L’objet d’une entreprise c’est, évidemment de gagner de l’argent grâce à son activité commerciale ou industrielle. Mais pas forcément avec ses placements. Effectuer des actes de spéculation à court terme et sans garantie de capital avec l’argent de son entreprise, c’est proscrit. Ça mettrait l’entreprise en danger inutilement.
Imaginez placer la trésorerie de votre entreprise sur des investissements boursiers et la voir s’évaporer en quelques mois. Comment feriez-vous pour continuer à payer vos fournisseurs et vos salariés ?
La règle est la suivante : une partie importante de votre trésorerie doit rester disponible pour palier votre besoin en fonds de roulement (BFR), vos décalages entre vos encaissements et vos décaissements. La seule partie qui pourrait être placée sur des fonds plutôt risqués est votre trésorerie « stable », celle qui, si elle n’existait pas, ne mettrait quand même pas en péril votre société. Rien ne vous empêche cependant de placer la majorité de votre trésorerie sur des placements sécurisés et garantis.
Mais il n’y a pas que la trésorerie d’entreprise ! L’autre approche, qui s’est d’ailleurs bien démocratisée, c’est l’utilisation les bénéfices commerciaux de votre entreprise pour vous constituer une épargne personnelle (pour votre retraite ou pour d’autres projets). Vous pouvez aussi placer cet argent non pas pour vous mais pour vos salariés. L’intérêt ? Faire supporter par votre société des charges supplémentaires et payer moins d’impôts.
Comment placer votre trésorerie ? Vous pouvez placer la majeure partie de votre trésorerie uniquement sur des investissements sécurisés et garantis. La plupart des banques proposent des Livrets A pour les professionnels et d’autres livrets disponibles et garantis qui prennent le relai (exemple CSL Pro à la Société Générale et chez LCL). Les comptes à terme sont aussi monnaie courante : comptes à terme trésorerie classiques, à revenus réguliers, progressifs…
Les placements boursiers existent aussi : sicav, FCP, OPCVM… mais attention toujours à cette notion de trésorerie stable ! D’ailleurs, on remarque bien que pour les placements autres que purement monétaires, la durée de placement doit souvent être de 6 mois voire d’un an.
Comment vous constituer une épargne personnelle ? Si vous faites des bénéfices en fin d’année, c’est bien, votre société tourne. Mais vous payez aussi beaucoup d’impôts. Savez-vous que vous pouvez épargner avec les bénéfices de votre entreprise ? C’est le cas du contrat Madelin, pour les personnes physiques. Pour les personnes morales, c’est l’épargne salariale qui peut être utilisée comme telle (PEI et PERCOI).
D’autres placements existent pour votre entreprise mais sont plus en marge, à priori. Pourquoi « à priori » ? Car la plupart des sites web des banques n’en font apparemment pas écho. Ça ne veut pas dire qu’ils n’existent pas, mais ce sont simplement des placements moins courants. Il s’agirait des contrats de capitalisation qui s’apparentent aux fonds en euros des contrats d’assurance-vie pour les particuliers.
Les placements en usufruit de parts de SCPI, ces parts de sociétés qui gèrent l’immobilier d’entreprise, seraient aussi en vogue. Mais attention, ce placement n’est pas sans risque. Vos statuts doivent mentionner la possibilité d’investir dans ce type de placement, faute de quoi vous vous exposez à une faute de gestion dépassant l’objet social de votre entreprise.
Pour connaître le placement le mieux adapté à votre besoin, votre taille d’entreprise et vos horizons de placement, n’hésitez pas à vous faire aider par votre conseiller professionnel et éventuellement un conseiller en gestion de patrimoine.