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Quelle est la différence entre actions et obligations ?

Par Basile Duval le 11/04/2024
Mis à jour le 15/05/2024
Lecture 2 min.
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La finance… Pour les uns, c’est une façon de s’enrichir de façon scandaleuse, sans rien faire. Pour d’autres c’est un casino géant où un jour on perd, un jour on gagne. Derrière ces idées reçues se cachent probablement une méconnaissance des marchés financiers en général. Pas de panique ! Panoranews vient à la rescousse des boursicoteurs du dimanche en reprenant les bases. À la fin de cet article, les actions et les obligations n’auront (presque) plus de secret pour vous !

Les actions et les obligations sont toutes deux des placements financiers rémunérateurs. Mais les similitudes s’arrêtent ici, car les rendements, les risques et le statut de leurs détenteurs sont bien différents.

L’action est un titre de propriété

Afin de se financer, une entreprise cotée ou non en Bourse émet des actions. C’est un moyen pour elle de trouver de nouveaux investisseurs, appelés actionnaires, prêts à lui donner de l’argent. En achetant une action, vous obtenez une partie du capital de l’entreprise. C’est pour ça qu’on dit que l’action est un titre de propriété.

Mais pour vous, c’est avant tout un placement qui peut s’avérer très rentable. En effet, la détention d’une action vous permet d’obtenir un dividende, c’est-à-dire une partie du bénéfice réalisée par l’entreprise. Logiquement plus vous détenez d’actions d’une entreprise, plus votre part du capital est importante et plus le dividende reçu sera élevé.

Les dividendes c’est comme les antibiotiques, c’est pas automatique !

En France, les dividendes sont généralement versés une fois par an. Aux États-Unis, les entreprises privilégient les versements trimestriels.

Détenir une action ne vous donne pas automatiquement droit à un rendement. En effet, le dividende dépend des bénéfices enregistrés par la société et de sa stratégie. Il n’y a pas de dividendes sans bénéfice, comme il n’y a pas de dividendes si l’entreprise décide de faire des provisions et de ne pas redistribuer les gains réalisés.

Revendre vos actions pour empocher une plus-value

Vous pouvez céder vos actions. Si l’entreprise est cotée, le marché sur lequel vous allez les revendre se nomme la Bourse. Le prix correspond au cours de l’action.

La revente est la deuxième source de gain possible. Si vous la cédez à un prix supérieur à celui auquel vous l’avez acquise, vous empochez la différence des prix, ce qui s’appelle une plus-value. À l’inverse, si le prix de l’action a diminué depuis votre achat, vous allez donc perdre de l’argent en la cédant. On parle dans ce cas de moins-value.

Conclusion, en achetant une action, vous n’êtes pas assuré de retrouver votre mise de départ lors de sa revente. En cas de faillite de l’entreprise, c’est la même chose. L’actionnaire est le dernier indemnisé, après l’État, les fournisseurs et les détenteurs d’obligations. Si cela vous arrive, vous aurez donc très peu de chance de récupérer votre argent.

Petit supplément ! Le CAC 40, indice phare de la Bourse de Paris, est composé des 40 entreprises françaises cotées qui ont la capitalisation boursière la plus élevée (nombre d’actions en circulation multiplié par le prix de marché de l’action). Dire que le CAC 40 a bondi de 1 % depuis hier signifie qu’en moyenne le cours, et donc le prix de revente des 40 actions le composant, a augmenté de 1 %.

Qui dit risque dit rendement !

Le bénéfice incertain de l’action fait de ce placement un investissement risqué. Mais qui dit risque en finance dit rendement ! Les pertes possibles font des actions un placement au potentiel de gains beaucoup plus élevés que l’obligation. Pour info, le rendement du dividende du CAC 40 était en moyenne de 3,6 % en 2017, contre respectivement 1,15 % et 0,63 % aux premier et deuxième semestres 2017 pour les obligations des sociétés privées (données de la direction générale du Trésor).

L’obligation est un titre de créance

L’obligation est un investissement moins risqué que l’action mais par conséquent moins rentable. Il existe principalement deux types d’obligation : l’obligation d’entreprise, appelée obligation « corporate » ou obligation privée et l’obligation d’État, appelé Bon du Trésor.

En France, l’obligation d’État de référence est l’OAT à 10 ans. Comme son nom l’indique, sa validité est de 10 ans. Depuis fin 2017, son rendement est inférieur à 1 %. Au 17 juillet 2018, il était de 0,6290.

Lorsqu’une entreprise émet des obligations, on dit qu’elle fait un emprunt obligataire. C’est-à-dire qu’au lieu de faire appel à sa banque pour obtenir un prêt, elle emprunte directement auprès des investisseurs. En achetant ses obligations, vous devenez créanciers de l’entreprise.

En contrepartie, l’entreprise vous verse chaque année (ou à la fin de la validité de l’obligation) des intérêts, appelé coupon. Comme dans un emprunt classique, le taux d’intérêt et la durée du prêt – elle correspond à la date de validité de l’obligation – sont déterminés à l’avance. Vous connaissez donc lors de l’achat ce que l’obligation va vous rapporter.

Un placement sans risque

À moins que l’entreprise (ou l’État) fasse faillite et soit en totale incapacité de rembourser ses dettes, vous récupérez votre capital augmenté des intérêts perçus. Un tel scénario étant concrètement peu probable, l’obligation présente très peu de risque.

Le rendement vous indique toujours le risque d’un titre. C’est également le cas pour les obligations. Une entreprise ou un État dont la solvabilité est remise en cause et qui a besoin de financement proposera des taux d’intérêt plus élevés pour justement récompenser les investisseurs qui prennent le risque de prêter leur argent. C’est ce qui explique que les taux des obligations grecques soient plus élevés que les taux des bons allemands.

En cas de doute sur la fiabilité de l’émetteur ou si vous trouvez un placement plus rentable, vous pouvez revendre vos obligations sur le marché obligataire. Leur prix dépendra du profil de l’émetteur (sa probabilité de faire défaut) et des intérêts restant à percevoir.

Comment acheter des obligations et des actions ?

Pour passer des ordres, c’est-à-dire acheter des obligations et des actions, vous devez ouvrir un compte-titres ordinaire, ou seulement pour les actions, un plan d’épargne en actions (PEA).

Ensuite vous pouvez acquérir ces titres soit lors de leurs émissions, soit en les rachetant à d’autres investisseurs.

Dans les deux cas, vous devez obligatoirement passer par un intermédiaire financier agréé, comme le conseiller financier de votre banque. Ce service a un coût. Il vous sera facturé des frais de courtage (lorsque vous passez un ordre), des droits de garde (frais de tenue de compte) et, si vous transférez votre compte vers un autre établissement, des frais de transfert.

Conseil Pano

Avant de confier votre argent, vous devez toujours vérifier que l’intermédiaire financier qui vous propose ou conseille des investissements figure dans la liste du Regafi, le registre des agents financiers. Elle répertorie les établissements financiers autorisés à exercer en France.